J'ai vu un post sur Facebook ce matin, où les antagonistes s'exprimaient, en disant que personne ne pouvait arrêter la marche de l'Islam... Pourtant il faut savoir qu'en 732 un homme l'a fait... Les arabes qui étaient de confession musulmane voulait convertir le monde. La bataille appelée Bataille du Pavé des Martyrs était dirigée par Charles Martel contre une armée oméyyade menée par Abd al-Rahman, alors gouverneur général d'Al-Andalus !
Au début du viiie siècle, le califat omeyyade, grâce à une armée composée majoritairement de berbères islamisés conquiert la pénisule Ibérique (l'Espagne)puis la Septimanie, partie du Royaume wisigoth qui avait échappé aux conquêtes des fils de Clovis Ier, y compris Narbonne.
En 732, le nouveau gouverneur d'Espagne Abd el Rahman envahit le territoire basque,
« puis aux confins de la Vasconie et de l'Aquitaine, Abd el Rahman, écrasa complètement les Aquitains, brûla les faubourgs de Bordeaux et de toutes les villes qu’il traversa jusque et y compris ceux de Poitiers ; il se dirigeait sur Tours lorsque Charles Martel appelé au secours par Eudes , le rencontra avec une armée d’Austrasiens et de Burgondes»
Les gouverneurs à la tête de la Septimanie lancent alors des expéditions ponctuelles en Aquitaine Apour s'emparer de butin. Eudes, duc d'Aquitaine et de Vasconie, se retrouve en première ligne. En 721 il parvient à arrêter les musulmans à Toulouse, allié pour la première fois aux Francs. Quelques années plus tard, il s'allie au gouverneur omeyyade Munuza , subordonné du gouverneur d'Al-ʾAndalus Ambiza. Munuza tente de se constituer une principauté indépendante en Cerdagne. Nommé en 730, le nouveau gouverneur d'Al-ʾAndalus, ʿAbd Ar-Raḥmān ibn ʿAbd Allāh Al-Ġāfiqiyy, dirige alors une expédition punitive contre Munuza, qui est battu et tué.
Au nord de la Loire, le maire du palais Charles Martel bat Rainfroi, allié d'Eudes, et rassemble sous son autorité le Royaume franc, qui devient la principale puissance chrétienne d'Europe de l'Ouest. Il lance également une expédition pour soumettre l’Aquitaine l’année précédant la bataille de Poitiers : Eudes se retrouve pris entre deux feux.
Environ une décennie après la défaite des Omeyyades à Toulouse en 721, ʿAbd AL-Raḥmān lance une nouvelle expédition au-delà des Pyrénées, principalement constituée de Berbères et de contingents recrutés dans la péninsule Ibérique. Parmi les participants à l'expédition omeyyade, les chroniques mozarabes font la distinction entre les Sarrasins et les Arabes venus d'Arabie et de Syrie plus anciennement islamisés et les Maures, ces Berbères venus d'Afrique du Nord, l'antique Maurétanie.
Le nombre élevé de Berbères parmi les conquérants musulmans explique que ces derniers soient aussi globalement désignés sous le terme de Maures. L'incursion de ʿAbd Ar-Raḥmān n'a pas pour but principal la conquête mais le pillage. Les Omeyyades envahissent l’Aquitaine, razzient le pays et prennent les faubourgs de la ville de Bordeaux. Eudes réunit une armée pour les contrer, mais il est battu entre la Garonne et la Dordogne puis prend la fuite. Il appelle alors les Francs à l'aide, ce à quoi Charles Martel ne répond qu'après qu'Eudes lui promet de se soumettre à l'autorité franque.
ʿAbd AL-Raḥmān continue son avancée, marche sur Poitiers, pille et incendie l'église Saint-Hilaire le Grand. Attiré par les richesses de l'abbaye de Saint Martin, il se dirige ensuite vers Tours et se fixe probablement comme unique objectif la mise à sac du sanctuaire national des Francs, la riche basilique Saint Martin de Tours ! Cependant, Charles Martel, répondant à l'appel d'Eudes, marche aussi vers cette ville après avoir réuni une armée constituée principalement de fantassins francs.
Pour les historiens chrétiens, c’est pour défendre le sanctuaire de Tours que Charles Martel entre en guerre ; c’est pourquoi, à partir du xvie siècle, cette bataille est aussi appelée bataille de Tours. Il décide d'attendre que les Omeyyades soient lourdement chargés de butin pour les attaquer. En fait, Charles Martel est très intéressé par le contrôle du riche sud-ouest et de la vallée de la Loire. Il est déjà venu l'année précédente en 731 et ravi de revenir avec une armée importante.
Le lieu de la bataille n'est cependant pas connu avec précision
Pendant une semaine des manœuvres et des escarmouches ont lieu, aux confins du Poitou et de la Touraine. Après ces escarmouches, l’affrontement décisif a lieu, sur deux jours. Abd el Rahman lance sa cavalerie sur les Francs. Ceux-ci, formés en palissade « comme un mur immobile, l'épée au poing et tel un rempart de glace », les lances pointées en avant des boucliers, attendent le choc. Il semble que l'image ait quelque chose de juste dans la mesure où c'est bien la solidité des lignes franques qui impressionna les troupes arabo-berbères. La mêlée s'engage et les Francs parviennent à faire refluer leurs opposants. Mais ceux-ci n'ont pas l'occasion d'attaquer une seconde fois car de leur côté les Vascons, commandés par Eudes , prennent l'ennemi à revers et se jettent sur le camp musulman. Croyant leur butin et leurs familles menacés, les combattants maures regagnent leur campement. Ils subissent de lourdes pertes et Abd el Rahman est tué. Les survivants, obligés de regagner le sud des Pyrénées furent en plus attaqués par les Vascons au passage des cols des Pyrénées ! Un des facteurs de la défaite des musulmans réside dans l'éloignement de leurs bases.Quand à la victoire des Francs elle réside dans le fait que cette armée n'était composée principalement que de fantassins qui avaient confiance en Charles Martel... Le seul homme qui réussit avec ses alliés à repousser l'invasion arabe de la France ! Kaki